C'est l'animal noble par excellence, par sa couleur, son allure, sa morphologie longiligne. C'est un animal de selle, adapté à la course et aux razzias dans le désert saharien. C'est l'animal du
nomade par excellence. On le trouve dans toute la zone centrale du Sahara dans divers pays où il porte différents noms, mais son berceau d'origine reste le centre et le sud de l'Algérie.
Par Chrisitan SAHUT
Le terme Aftout est un terme générique qui regroupe plusieurs types de dromadaires de la région du Sahara occidental et se caractérise par une grande variété de la couleur de robe allant de jaune clair à presque noir. Sur la photo, c'est un animal appelé « khal » du fait de sa robe noire. C'est un animal plutôt bréviligne, robuste, à la fois laitier et viandier. Il est originaire drobuste, à la fois laitier et viandier. Il est originaire de Mauritanie.
Par Christian SAHUT
Cette race est limitée aux Iles canaries (Espagne) où l'animal, introduit depuis le Sahara occidental au début du XVéme siècle s'est bien adapté au climat aride des îles. Il est donc probablement très proche de la race Rguebi. Son usage est quasi-exclusivement tourné vers les activités touristiques (promenade à dos de dromadaire, méharées). Aucun usage zootechnique (production de viande ou de lait) n'est mentionné. Les effectifs sont assez faibles (quelques centaines) mais les animaux bénéficient d'un suivi vétérinaire sérieux car les exportations sont possibles vers les pays d'Europe et les USA.
Par Christian SAHUT
Robustes et dociles, les premiers animaux ont été amenés par les Britanniques dans les années 1840 comme bêtes de somme pour l'exploration de l'outback australien et permettre la construction des lignes du télégraphe et du chemin de fer. Pour le développement de l'intérieur australien aride, les dromadaires étaient tout indiqués, grâce à leur capacité d'adaptation à des espaces sauvages aux conditions de vie extrêmes.
Espèce inconnue en Australie à leur arrivée, animaux exploités jusque dans les années 1920, ce sont les moyens de transports modernes qui sonnent la fin de leur utilisation.
Relâchés et abandonnés dans la nature hostile mais résistants et sans prédateurs naturels, ils se reproduiront en toute tranquillité. Leur population est revenue à l'état sauvage (phénomène de marronnage) et sans régulation elle augmente de façon exponentielle (doublement en 8 à 12 ans) pour dépasser un million de têtes actuellement.
source wikipédia
Les populations issues de marronnage qui colonisent un milieu peuvent avoir un impact important sur l'écosystème : par prédation (plantes ou animaux) ou par concurrence sur les espèces indigènes. Elles constituent une part importante des espèces invasives, et rejoignent donc cette problématique.
Pilita Clark
FINANCIAL TIMES
Last updated Monday, Sep. 10 2012
Tuer un dromadaire pour gagner un crédit carbone ? Drôle d’idée pour lutter contre le changement climatique. Pourtant, c’est précisément ce qui est en passe de devenir possible en Australie. L’abattage des dromadaires est l’un des premiers projets de la nouvelle Carbon Farming Initiative du gouvernement australien, programme permettant aux agriculteurs et aux investisseurs du secteur d’obtenir des crédits carbone en apportant la preuve qu’ils ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre. Aussi étonnant que cela puisse paraître, en plein cœur du désert australien, ce genre de pollution est très présent : là vit en effet une très forte population de dromadaires sauvages, descendants des troupeaux introduits au XIXe siècle pour participer à la conquête de l’intérieur du pays. Ils seraient plus d’un million à vagabonder dans l’outback, soit l’une des populations les plus nombreuses au monde, et chacun de ces animaux émet du méthane, un gaz à effet de serre nettement plus puissant que le dioxyde de carbone. “Cela fait partie de ces problèmes négligés parce qu’invisibles”, explique Tim Moore, directeur général de Northwest Carbon, une société d’Adelaide qui met au point des projets de compensation carbone. Son projet d’abattage est à ce jour l’une des trois seules propositions à avoir été acceptées pour évaluation dans le cadre de la Carbon Farming Initiative. Les dromadaires, non contents d’émettre du méthane, sont aussi une menace pour les populations aborigènes isolées, ajoute M. Moore. “Si tout le monde savait ce qu’ils font, les gens s’en préoccuperaient davantage, par exemple quand ils commencent à rentrer dans les villes et à détruire vos toilettes.” C’est en effet ce qui s’est passé lors de la sécheresse de 2009 : des hordes de camélidés assoiffés ont pris d’assaut la bourgade de Docker River, au sud-ouest d’Alice Springs, pour trouver de l’eau. La société de Tim Moore envisage d’engranger des crédits carbone – des certificats échangeables que les entreprises ou les particuliers peuvent utiliser pour “compenser” leurs propres émissions – en organisant un abattage maîtrisé des dromadaires. Dans une proposition écrite que le gouvernement vient d’ouvrir aux commentaires du grand public, Northwest Carbon précise que les dromadaires seront abattus depuis des hélicoptères ou des 4x4, puis rassemblés et envoyés à un abattoir ou bien transformés sur place en aliments pour animaux de compagnie. Toutes ces “éliminations” seront réalisées sans cruauté, assure l’entreprise, et confiées à des “tireurs d’élite accrédités et formés, soucieux du bien-être animal”. Selon Tim Moore, un dromadaire émet environ 45 kg de méthane par an, soit une tonne d’équivalent dioxyde de carbone. Chaque animal en moins, c’est selon lui un “bénéfice de non-émission” de 15 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone. La Carbon Farming Initiative, considérée comme le premier grand programme national du genre, doit encore être approuvée par le Parlement, mais le gouvernement espère la voir adoptée au 1er juillet, date prévue de son entrée en vigueur.
La carbon farming initiative
L’Australie est un pays qui affiche un taux d’émission de CO2 par habitant parmi les plus élevés de la planète. Pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre, le parlement australien propose
d’éradiquer les camélidés en échange de crédits carbone négociables sur les marchés internationaux. Son but est d’atteindre un taux de 5% inférieur au taux de 2000 d’ici 2020.
Les arguments avancés
Chaque dromadaire serait responsable du rejet de 45 kg de méthane par an soit près d’une tonne d’équivalent CO2. Selon Tim Moore, directeur de la société australienne Northwest Carbon, cela
représenterait « d’ici à 2020, 2 millions de tonnes de CO2 rejetés dans l’atmosphère chaque année ». Selon ses calculs, l’éradication de la totalité de ces dromadaires reviendrait à retirer 300
000 voitures de la circulation.
Des animaux maudits
Ces animaux n’ont vraiment rien pour plaire au gouvernement. En plus de leur imputer le réchauffement de la planète, le gouvernement estime que leur population doublera en l’espace de 9 ans ; ce
qui représente un véritable danger pour l’écosystème et pour les espèces endémiques avec lesquelles ils entrent en compétition.
Déjà pris pour cibles lors de la sécheresse de 2009, 6000 dromadaires qui cherchaient à s’abreuver au sud-ouest d’Alice Springs, avaient été abattus.
Double bénéfice
Les dromadaires sauvages sont déjà chassés pour leur viande pour la consommation humaine ou pour le marché alimentaire des animaux de compagnie. Mais le transport des carcasses depuis le bush est
onéreux pour les chasseurs. La prime carbone de 56 euros qui devrait leur être accordée pour la destruction de chaque dromadaire serait alors une aubaine…
Une aberration scientifique
Pour estimer le « taux de pollution » des dromadaires, ces experts se sont basés sur des extrapolations à partir de données prises sur des bovins. Or les dromadaires ne possèdent pas la même
physiologie (système digestif différent) ni le même métabolisme que les vaches.
De plus, la population de camélidés sauvages dans le monde ne représente même pas 1 % de la biomasse herbivore mondiale…
Enfin, les dromadaires vivent dans des zones arides, où les émissions de carbone et le méthane sont parmi les plus bas à la surface de la terre.
Des pratiques scandaleuses
Le gouvernement précise que les animaux seront abattus par des tireurs confirmés et « soucieux du bien-être animal », depuis des 4X4 ou des hélicoptères ! Ces « opérations massacre »,
additionnées au transport et à l’évacuation des carcasses, risquent de se révéler très coûteuses tant financièrement qu’en terme de CO2.
Diversion
Le rôle attribué aux dromadaires australiens dans l’émission de gaz à effet de serre est une diversion. L’élevage intensif joue un rôle bien plus important puisqu’il est responsable à lui seul de
18 % des émissions mondiales ! Or l’Australie est un gros producteur de viande bovine et de moutons, exportés en masse vers l’Asie et le Moyen Orient. Si l’Australie souhaite vraiment faire
quelque chose, c’est sans nul doute sa pratique de l’élevage qui devrait donc être concernée en premier lieu…
L’Australie comme exemple écologique ?
Depuis sa colonisation, l’Australie souffre des effets des espèces introduites par l’homme mais aussi des solutions prises pour y remédier…L’éradication des dromadaires proposée aujourd’hui en
est encore un exemple révoltant. Il est temps que des mesures véritables et éthiques soient prises pour lutter contre le réchauffement climatique !
C’est la question posée par une étude récente australienne commanditée par « l’Australian Feral Camel management Project » qui a voulu faire le point sur un sujet qui fait polémique. On se souvient de cet « appel au meurtre » d’un politique qui pour diminuer le quota carbone de l’Australie suggérait de détruire les plus de un million de dromadaires ensauvagés du pays, qui par ailleurs, exerçaient sur l’environnement semi-désertique du centre de l’Australie une pression de plus en plus préoccupante. Eh bien il semble que la population réelle soit d’environ 300.000 têtes soit moins de un tiers de ce qui se disait volontiers jusqu’à présent. Cette différence d’appréciation serait basée sur une surestimation passée du taux de fécondité des chamelles ensauvagées. Depuis 2008, le projet en question a réussi à éliminer 160.000 têtes dont 25.000 seulement ont fait l’objet de valorisation commerciale (essentiellement pour la viande).
Le projet a donc réussi à diminuer la pression démographique cameline sur 18 sites considérés comme des haut-lieux de la biodiversité animale et végétale du désert de Simpson. Cette population de dromadaires sauvages est de mieux en mieux connue sur le plan scientifique. L’évaluation des dégâts faits à l’environnement par cette population est également mieux quantifiée et là, contrairement aux effectifs, il semble que l’impact soit plus important que prévu (sécurité routière, assèchement et contamination des points d’eau, destruction des infrastructures,…).
Cependant, pour autant que la population ne soit pas aussi importante qu’affirmé auparavant, sa destruction massive continue de susciter d’amples débats : 25000 têtes seulement valorisés commercialement, c’est peu par rapport au total abattu. Les gestionnaires du projet soulignent cependant que les moyens logistiques sont insuffisants pour augmenter cette proportion. Un retour à l’élevage, peut-être, pour résoudre le problème ?
source camelides.cirad.fr