Synopsis : A l'extrême sud du Sahara, au Niger... Chaque été, lorsque les rumeurs du désert viennent apprendre aux femmes des villages toubous que les dattes sont mûres, elles se préparent à effectuer un voyage de 1500 kilomètres à pied. Armées de poignards, emmenant leurs enfants, elles s'absentent 4 mois...
Cet espace de liberté rituel leur fait vivre rituellement une indépendance économique et sociale qui est leur but ultime. Revêtues de draps chatoyants, magnifiquement filmées par Jean-Paul Meurisse, directeur de la photographie d'Himalaya, l'enfance d'un chef d'Eric Valli, d'Indochine de Régis Wargnier, deBreaking the waves et Europa de Lars von Trier, ces femmes endurent chaleur, poussière, tempêtes de sable pour se retrouver entre elles, se coiffer, se raconter leur vie, partager leurs rêves. L'une d'elles, Amina, s'est enfuie, quittant le " vieux "auquel on l'avait mariée de force. Elle a fini par obtenir le divorce après des années de combat, avec l'aide de sa grand-mère. Mariama l'envie, qui souhaiterait tant quitter un mari brutal.
Elles se confient en se coiffant, buvant du thé. Commentent le sort qui leur est imposé : un homme vaut cent chameaux, une femme cinquante seulement ; nombre d'entre elles sont enlevées de force par des mâles qui leur lient les pieds durant sept jours pour les dompter ; certaines se refusent à leur époux durant deux ans ; elles sont souvent maltraitées.
Elles sont belles, elles ont de l'humour, elles projettent de s'acheter du parfum, de beaux habits, voire une maison en ville pour abandonner définitivement le désert.Amasser un peu d'argent leur permettrait de reprendre des études, " s'en sortirseule ", " devenir quelqu'un ", " mener ma propre vie ".
Un regret toutefois. Assumant son refus de signer un film ethnographique, Nathalie Borgers confesse avoir refoulé toute explication d'une culture " complexe " : " ça aurait été très compliqué ". Elle avoue ne les avoir fait parler que " de choses que nous, européens, pouvons comprendre ". Cet à priori condamne son film à une perception limitée de leurs traditions, tandis que l'on ressent parfois une certaine gêne à entendre ces femmes commenter ce qu'elles font, de façon peu naturelle et assez inutilement , l'image parlant d'elle-même.